Que veut dire être rastafari dans la vie de tous les jours ?
Vous vous posez peut-être la question « Que veut dire être rastafari dans la vie de tous les jours ? » Comme certaines personnes mal informées ou obtus d’esprit pourrait l’imaginer, être rastafari ne signifie pas fumer des joints toute la journée en écoutant de la musique reggae.
Les rastafaris ne sont pas foncièrement différents de tout le monde. Ils sont généralement bien intégrés, ils étudient ou travaillent. Ils se fondent très bien dans la population et la société moderne malgré qu’ils dénoncent certains aspects de celle-ci. Ils sont très tolérants vis-à-vis des autres religions, un blanc de type caucasien ou un asiatique peut tout autant devenir rastafari qu’un homme d’origine jamaïcaine ou africaine. De plus, ils ne sont pas sexistes, les femmes sont considérées comme légal de l’homme et ils sont ouverts à toutes formes de discussion et particulièrement philosophique.
Il faut savoir que les rastafaris n’obéissent à aucun dogme comme cela est le cas pour certaines religions telles que le christianisme ou l’islam. Chacun garde son identité et certaines libertés d’agir. Malgré tout, la bible reste un texte de référence pour ces derniers. Mais comme dans tous les mouvements religieux, il existe différentes mouvances, qui sont plus modérées ou plus extrêmes que d’autres. Celles-ci se faisant appeler les « 12 tribus d’Israël » ou les « Bobos Ashantis » font partie du second ensemble.
Les rastas croient en « Jah » (abréviation de Jéhovah), le Dieu unique, mais se réunissent également autour d’un personnage historique très important, appelé le messie noir. Il s’agit de Hailé Sélassié Ier qui fut couronné empereur en Ethiopie et qui vécut de 1892 à 1975. Sa venue sur la terre fut annoncée lors de la prophétie qu’avait faite Marcus Garvey en 1930 « Regardez vers l’Afrique, où un roi noir doit être couronné ». Marcus Garvey, ce leader charismatique noir né en Jamaïque, est à l’origine du mouvement nationaliste noir et du mouvement pan-africain qui militaient bien évidemment contre la ségrégation raciale notamment aux Etats-Unis, pour le droit civique des populations afro descendants d’esclaves, pour une union des noirs et pour un retour de ces derniers à la terre « mère », c’est-à-dire en Afrique et plus particulièrement en Ethiopie.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, les rastas sont en lutte, mais toujours pacifique et spirituelle, contre la société occidentale appelée « Babylone », cette société de consommation à outrance, son mode de pensée mercantiliste, l’aliénation de sa population, son emprisonnement intellectuel, son intolérance, son ségrégationnisme, sa déshumanisation et sa vision impérialiste et colonialiste.
Par ailleurs, la caractéristique physique des rastas à laquelle tout le monde pense, c’est bien entendu, les cheveux longs qui sont roulés en boudin, enchevêtrés ou tressés en natte que l’on appelle « dreadlocks ». Tous les rastas en portent car ce commandement fait partie des vœux de Nazarite (Sainte Bible). En conséquence, ils doivent laisser pousser leurs cheveux librement et n’ont pas le droit de se les couper. Selon les croyances, les dreads constituent le prolongement de leur corps et reflètent la spiritualité intérieure. Certains diront aussi que les dreadlocks permettent de rassembler au Lion de Juda tandis que d’autres avanceront que cela est plus pratique et moins encombrant. Contrairement à certaines idées reçues, ce type de coiffure demande beaucoup d’attention pour les mettre en forme et surtout beaucoup de travail pour les laver. Pour certains, cela relève même de l’obsessionnel, mais bien entendu, la plupart des rastas n’ont pas vu un peigne ou une brosse à cheveux depuis des années. Il en va de même pour la barbe puisqu’ils ne peuvent pas se couper les poils non plus.
Autres obligations pour les rastafaris, ne pas boire de l’alcool et ne manger que ce qui est issu des plantes. En d’autres termes, les fruits, les graines et les légumes. Ils sont donc végétaliens.
Les rastafaris ont une véritable passion pour la musique reggae, celle-ci permet d’élever leur conscience, de transmettre des valeurs, une culture, une tradition, de faire du militantisme pour la cause noire, mais aussi la paix et l’égalité entre les peuples comme l’ont fait les plus grands ambassadeurs de cette musique reggae qui sont notamment Bob Marley, Peter Tosh, Max Romeo, Alpha Blondy, Burning Spear, Albert Griffiths ou, Pablo Moses.
Et puis, bien entendu, les rastafaris militent pour la légalisation du cannabis. Pour eux, fumer de l’herbe ne sert pas à se défoncer et à tout oublier, mais au contraire, c’est une herbe sacrée qui permet de communier avec le Dieu Jah, d’élever son âme et sa spiritualité.